Juin 252012
 

C’est très mal vu d’aimer un étranger. Plane au-dessus de ces couples indésirables l’ombre terrifiante des mariages blancs. Les maires s’inquiètent, l’administration déteste, les consuls s’irritent, le parquet veille, la police guette et, à l’occasion, fait irruption dans la chambre à coucher et dans la salle de bains, histoire de vérifier avec délicatesse la réalité d’une vie commune.

Dimanche au cinéma Utopia, le film « Les Amoureux au ban public », poignant documentaire de Nicolas Ferran, a livré treize récites vécus de couples « franco-étrangers ». Franck et Antoinette, Nacéra et Mohammed, Grâce et Mokhless, Séverine et Mahamane racontent, avec une authenticité qui crève l’écran, des histoires parfois hallucinantes. Car, pourchassant « l’escroquerie sentimentale », Ubu s’est mis en tête de protéger les nationaux des maléfiques entreprises d’ embobinage que mènent des étrangers – ou des étrangères – dans la seule intention de venir s’installer en France.

Les couples sincèrement épris auxquels Nicolas Ferran donne la parole disent leur quotidien entre visas refusés et cartes de séjour périmées, une vie tissée de tracasseries, de précarité, d’angoisse, de menace d’expulsion et d’incessante débrouille. Douce France.

Jacques Molénat.

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 Publié par le 25 juin 2012

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