Sep 212017
 

Tout a commencé lorsque des amis m’ont parlé d’une de leur cousine, qui venait de vivre une rupture comme je venais de le vivre et qui souhaitait fonder une famille. Seul hic : ressortissante camerounaise, elle résidait au Cameroun alors que je résidais près de Paris.

Nous avons donc pris le temps de nous connaître d’abord par échange de mail puis par téléphone (de courtes conversations vu le coût des communications, et malgré le choix de l’opérateur le moins cher).

 Malgré mon scepticisme sur les relations à distance, nous nous sommes découverts petit à petit, appréciés, et lorsque je l’ai rejointe sur place dix mois plus tard en août 2014 à l’occasion d’un voyage pendant mes vacances, nous nous sommes séduits respectivement et plu immédiatement et avons décidés à la fin du séjour de ne plus nous quitter, donc de nous marier pour qu’elle puisse me rejoindre.

Un autre ami s’étant marié 3 ans plus tôt avec une ressortissante camerounaise m’a rassuré sur les délais administratifs liés à un tel projet (6 mois…)

 J’avais rencontré – et apprécié – sur place une partie de sa famille. Plein d’enthousiasme nous avons déposé ensemble la demande préalable de délivrance d’un certificat de capacité à mariage et de publication des bans dès le 8 septembre. Plein d’optimisme, nous avions fixé la date au 8 novembre et commencé à organiser la cérémonie.

 C’est alors que nous sommes allés de déconvenue en déconvenue. Des délais annoncés par téléphone par le Consulat de plus d’un an… Impossibilité (comme en France) d’organiser un mariage religieux dans l’attente de pouvoir célébrer civilement la cérémonie…

 Nous décidons de conserver la soirée de mariage et d’oublier temporairement l’officialisation du mariage. Après tout être marié est d’abord un état d’esprit partagé par-delà toute consécration religieuse, sociale ou civile (étatique).

 J’ai découvert avec indignation les effets d’une véritable xénophobie d’Etat où le conjoint français est clairement placé sous tutelle, suspecté de séduire par sa seule nationalité et non par ses qualités personnelles, suspecté de faiblesse coupable face à un exotisme forcément malhonnête…

 J’ai découvert que malgré les scores toujours minoritaires de l’extrême droite dans notre pays, mon gouvernement « de gauche » continuait dans le droit fil des gouvernements précédents depuis plusieurs dizaines d’années, à combattre non seulement l’immigration irrégulière mais même l’immigration régulière dans un même mouvement de repli sur soi névrotique.

 Ainsi, l’audition préalable prévue par le Code Civil à l’initiative de l’Officier d’Etat Civil s’est transformée en prise de rendez-vous indispensable et aléatoire sur internet par les conjoints… Le premier rendez-vous possible était au 8 janvier. Soit déjà quatre longs mois d’attente. Ne serait-il pas préférable de faire procéder à cette audition par voie de convocation avec le discernement requis pour n’y procéder que lorsqu’elle apparaît nécessaire ? L’administration consulaire devrait également assumer ses retards dans le traitement des dossiers (quel stock en cours ?)

On voit mal par ailleurs la raison pour laquelle la détermination par l’administration française de la capacité matrimoniale du conjoint français dans le cadre de la délivrance de ce certificat pourrait s’appuyer sur l’audition de l’époux étranger… à moins de rester dans le cadre caricatural précité de conjoints suspects, forcément suspects.

 Nous voulons juste nous marier ! Le mariage pour tous, oui, mais pas avec un « étranger » ? Où est passé cette République généreuse, rigoureuse mais juste, majoritaire en France et dont je défends les valeurs ?

 L’audition de ma conjointe le 8 janvier s’est révélé être un véritable interrogatoire avec questions identiques reformulées et choix par l’administration de la réponse la plus défavorable, signature du PV sans modification possible ni mention des remarques formulées à la relecture. Connaissez-vous l’âge de votre conjoint ? Oui, elle donne mon âge, devient « elle ne connaît pas la date de naissance de son conjoint »…

 Mon audition à la mairie de résidence (tendance UMP) se déroule nettement mieux même si le PV d’audition ne me sera pas communiqué et qu’on ne me demande pas de le valider. J’ai en effet la chance d’avoir appris à m’exprimer en public aisément, de pouvoir parler sans difficulté de choses qui me sont personnelles, et un ami très proche m’a motivé à bloc dans la perspective de l’audition.

L’adjoint au maire a l’air nerveux, au début j’essaie de le mettre à l’aise je lui parle de mon voyage dans le pays de ma future épouse et de ce que j’y ai observé, il termine l’entretien en m’indiquant que la mairie ne s’opposera pas à la délivrance du certificat de capacité.

 J’imagine facilement que ce genre d’audition peut très vite déraper avec des personnes plus fragiles que l’on va tenter de dissuader, ou qui vont se rendre compte qu’on tente de les piéger, de trouver des contradictions qui justifieraient une enquête du Procureur, voire une opposition à la délivrance du certificat de capacité ou une opposition au mariage.

Qui peut prétendre tout connaître de son époux, même après de longues années de vie commune, à plus forte raison avant que celle-ci ne débute réellement, par le mariage ?

 Les bans sont publiés dans les semaines qui suivent (10 jours de carence obligatoire d’affichage à la porte de ma mairie et du Consulat de France au Cameroun) et en l’absence d’une saisine du Procureur de la République, le certificat de capacité à mariage m’est finalement adressé mi-mars à mon domicile en France. Pour la petite histoire, les bans ont également été publiés au Cameroun (30 jours d’affichage selon la législation camerounaise), préalable à la demande du fameux certificat de capacité à mariage.

 Désormais, les mesures de publicité légales accomplies, nous pouvons nous marier. Les démarches administratives sont loin d’être terminées.

 Le mariage est fixé début avril.

 Tout se déroule parfaitement bien jusqu’à ce que je me présente au Consulat pour faire transcrire mon mariage, c’est à dire le faire reconnaître par les autorités françaises, préalable obligatoire à la délivrance d’un visa « conjoint de français » à mon épouse. J’ai la chance de pouvoir observer un magnifique et tout à fait illégal « refus au guichet » ce qui veut dire qu’on m’invite à envoyer mon dossier par voie postale et qu’on refuse de me le prendre. J’apprendrais plus tard qu’une telle pratique est couramment pratiquée dans nos préfectures, à l’égard des étrangers.

 Qu’à cela ne tienne, le dossier sera déposé ultérieurement selon les voies autorisées.

 A nouveau, je dois menacer l’administration française comme je l’avais fait en janvier (l’absence de publication des bans dans un délai raisonnable de quelques mois constitue un trouble manifestement illégal) : au niveau consulaire et auprès des services contentieux du Ministère des Affaires Etrangères.

 J’avertis poliment en citant la jurisprudence concernée qu’à défaut d’opposition officielle à la transcription basée sur des éléments nouveaux portées à la connaissance du Procureur de la République de Nantes (spécialisé et seul compétent juridiquement), je serai au regret de devoir engager la responsabilité de l’état.

 L’inaction de l’administration et l’absence d’exercice effectif de ses pouvoirs, en ce qu’elle m’empêche d’exercer mes droits à une vie privée et familiale oui, avec une étrangère, peut constituer un déni de justice si je ne suis pas mis en mesure de discuter ses décisions devant la juridiction concernée.

 Ma menace porte visiblement ses fruits puisque la transcription est faite 3 jours plus tard (début juin) avec une célérité inhabituelle en la matière. Dans les semaines qui suivent je reçois la copie de l’acte de transcription et un magnifique livret de famille édité par le ministère des affaires étrangères…

 Mon épouse peut désormais invoquer son statut de conjointe de français et solliciter le visa correspondant (d’une validité… d’un an…) qu’elle obtient cette fois sans trop de difficulté. Fin juillet, elle est là. J’ai fait rentrer en France une étrangère en situation régulière !

 Nos galères ne sont pas terminées. L’installation en France s’accompagne de formalités administratives diverses, il n’est pas forcément facile de lui ouvrir un compte en banque… et lors du renouvellement futur de son titre de séjour, il faudra à nouveau prouver la sincérité de notre couple, ou plus exactement sa normalité au regard des critères fantasmatiques de l’administration.

 Le prince, la princesse et leurs nombreux enfants ont souhaité rester anonymes parce que leur vie privée ne regarde personne. Pas même l’administration. Mais ça, c’est en théorie.

 Question pratique (posée lors de mon audition) : pourquoi n’avez pas demandé un visa en vue d’un mariage en France, suivie d’un retour du conjoint dans son pays pour demander un visa de long séjour ?

 Réponse personnelle = parce que :

1) les garanties procédurales sont bien plus minces…

2) psychologiquement, la faire venir, se marier puis la laisser repartir dans son pays est un non-sens absolu

3) le mariage est une occasion de fête, de faire se rencontrer les familles et les amis. En principe, ils connaissent déjà les deux époux. Ici, c’est elle qui quitte son travail, son logement, sa famille et son pays pour venir me rejoindre dans un environnement (que je découvre socialement hostile), différent par le climat et la nourriture. Il me paraît normal qu’elle se sente accompagnée dans sa démarche par son entourage là-bas, et que j’en profite pour me présenter largement à celui-ci.

Conseils aux audacieux qui voudraient se marier à l’étranger : consulter préalablement un avocat spécialisé, se rapprocher de l’Association des Amoureux au Ban Public, n’être d’aucune complaisance avec l’administration, exiger le strict et constant respect de nos droits, et provisionner le coût des procédures contentieuses potentielles.


 

 

 

 Publié par le 21 septembre 2017
Juin 162017
 

Toujours émerveillé.e.s par les célébrations du Loving Day dans 4 villes françaises, nous sommes ravi.e.s de partager les événements que nos partenaires européens ont également organisés à cette occasion :

 

En Suisse, IG Binational a invité la compagnie de théâtre Sapperlot à faire un spectacle improvisé à partir de mots clés proposés par le public le mercredi 7 juin.

session photo lors du Loving Day de IG Binational, Suisse

En Allemagne le Verband binationaler Familien und Partnerschaften a organisé deux événements :

le slam à Francfort

 

  • a Francfort-sur-le-Main, un slam sur le thème « Quand l’amour surmonte tout », le lundi 12 juin
  • à Brème, les amoureux binationaux ont fait la fête accompagné de la musique Cumbia de « Los Muckeros » et de Worldbeat avec DJ Viram et se sont régalés d’un banquet « oriental ».

 

 

Ehe ohne Grenzen dans les rues de Vienne

 

 

 

 

 

En Autriche, FIBEL et Ehe ohne Grenzen ont célébré le Loving Day le 12 juin avec des discussions en toute convivialité. Également au programme: de la sensibilisation dans les rues de Vienne à l’aide d’un bouquet de marié.e : Celui qui l’attrape, se fait contrôler : « Vers quelle destination avez-vous voyagé lors de vos troisièmes vacances ?  » « De quelle couleur est la brosse à dents de votre femme ? » « Quelle boisson est-ce que votre femme préfère au petit déjeuner ? »

Ehe ohne Grenzen a également participé au Liebessymposium à Vienne qui avait pour but d' »organiser plus d’amour », approche que la bloggeuse Kübra Gümüşay promeut face au repli identitaire et la haine de plus en plus organisés. Le Liebessymposium a eu lieu 10 juin avec une multitude d’activités variant de bodypainting, dessin, musique et de la danse !

Au Pays-Bas, Kleur Rijk a rejoint l’initiative Lovingday.nl à Rotterdam ! Le 9 juin, ils ont donné rendez-vous à une rencontre de couple mixtes de Rotterdam qui ont partagé leur expériences. L’écrivaine Carolijn Visser a parlé de son livre qui expose l’histoire d’une femme juive-néerlandaise qui était amoureuse d’un chinois à la période de Mao. Le 12 et 13 juin a eu lieu une conférence au sujet du « Pouvoir, intimité et l’Etat : Familles mixtes en Europe et ailleurs », pour parler des couples mixtes, discours négatifs et l’inégalité.

Ægteskab Uden Grænser, Danemark

 

 

 

Au Danemark, Ægteskab Uden Grænser  a invité son public pour une soirée festive avec musique, danse et un banquet partagé.

 

 

 

Et en Belgique, la célébration du Loving Day est encore à venir : Amoureux, vos papiers vous donne rendez-vous le samedi 1er juillet 2017, jour qui sera à la fois une célébration des couples, une permanence mensuelle qui se prolongera en événement festif l’après-midi, la date de célébration du mariage d’un de leurs couples et la date anniversaire des 2 ans d’Amoureux, Vos Papiers!

Nous continuons à organiser plus d’amour ! <3

Avr 112017
 

Le documentaire de Nicolas Ferran « Les Amoureux au ban public – le film » sera projeté le jeudi 20 avril 2016  à la Bibliothèque Andrée Chedid en présence du réalisateur et de membres du mouvement des Amoureux au ban public.

La projection sera suivie d’une rencontre avec le réalisateur, lui même fondateur du mouvement des Amoureux au ban public !

Horaires
De 19h à 21h
Lieu
Bibliothèque Andrée Chedid
36 rue Emeriau
75015 Paris
Métro ligne 10, station Charles Michels (438m) ou Avenue Emile Zola (439m)
Accès
Accès libre
Contacts
bibliotheque.andree-chedid@paris.fr
http://equipement.paris.fr/bibliotheque-andree-chedid-1734
https://www.facebook.com/BibliothequeAndreeChedid/
Mar 272017
 

Le lundi 27 Mars 2017

 

Cher.e.s candidat.e.s à l’élection présidentielle,

Savez-vous parmi les familles françaises, combien sont mixtes et réunissent des personnes de nationalités, d’origines, ou de cultures différentes ?

Aujourd’hui en France, la diversité des modèles familiaux compose une mosaïque en perpétuelle évolution :

« En 2015, 7,3 millions de personnes nées en France ont au moins un parent immigré, soit 11 % de la population » (statistiques de l’INSEE – 2015)

« […] Quel que soit le lieu de célébration, 27 % des mariages ayant concerné au moins une personne de nationalité française en 2015 sont des mariages mixtes. » (Statistiques de l’INSEE – 2015)

Nous sommes ici ! Nous, couples binationaux mis au ban de la République !

Depuis une vingtaine d’années nous assistons à un durcissement des politiques migratoires en France qui a de lourdes conséquences sur notre vie de famille. L’État présume par avance de la fraude dont nous serions coupables.

Entraves à la célébration du mariage, enquêtes de police, violation de la vie privée, séparation forcée en cas de refus de visa, précarité administrative… ne sont qu’une partie du parcours du combattant auquel nous devons nous plier. Pourtant qu’est-ce qui nous différencie des autres familles françaises à part un lieu de naissance, un passeport,  un parcours migratoire ?

Nous sommes des couples et des familles comme les autres, et nous traversons les épreuves de la vie sans savoir par avance si notre amour et notre lien y résistera. Au nom de quoi devrions-nous continuellement nous justifier de nos choix et modes de vie pour que nous soient accordées la Liberté, l’Égalité et la Fraternité inscrites aux  frontispices de la République ?

Nous sommes ici ! Nous, les Amoureux au ban public ! Et nous vous demandons, en tant que futur chef de l’exécutif, de prendre en compte notre cri d’alarme !

Mettez à profit vos cinq prochaines années de mandat présidentiel pour mettre fin à la suspicion généralisée à notre égard, à la disparité des pratiques administratives qui produisent des ruptures d’égalité et à l’apparition chronique d’exigences bureaucratiques qui viennent s’ajouter aux conditions déjà restrictives prévues par la loi.

Vous trouverez ci-après les revendications que nous proclamons depuis dix ans, et que nous porterons tant que nécessaire.

Avec l’espoir que vous vous engagiez clairement pour le respect des droits des couples binationaux.

Les Amoureux au ban public

 

  1. Le respect de la liberté du mariage par la suppression des entraves mises à sa célébration.
  2. Le respect de la vie privée par la limitation des enquêtes et auditions portant sur la réalité de l’intention matrimoniale et de la communauté de vie : l’arrêt du caractère systématique et répétitif de ces procédures et leur encadrement rigoureux.
  3. L’amélioration des conditions d’accueil des personnes étrangères dans les administrations,
  4. L’instauration de procédures garantissant la transparence de l’instruction de la demande par l’administration et le suivi de celle-ci par les administrés
  5. Le respect des délais d’instruction brefs et impératifs et de l’obligation de motiver de façon circonstanciée toute décision de refus.
  6. La délivrance automatique d’un visa d’entrée en France pour les personnes étrangères et leurs enfants, vivant en couple avec un.e personne de nationalité français.e.
  7. La délivrance automatique d’un titre de séjour aux personnes étrangères vivant en couple avec un.e personne de nationalité français.e quelles que soient les conditions de leur entrée et de leur séjour en France.
  8. La garantie d’une situation administrative stable par la délivrance effective de la carte de résident et un accès facilité à la nationalité française.
  9. Le maintien du droit au séjour en France en cas de séparation, de divorce, ou de décès de la personne de nationalité française
  10. L’interdiction de prononcer l’éloignement d’une personne étrangère vivant en couple avec une personne de nationalité Française

 

Mar 132017
 

L’INSEE publie une enquête sur les statistiques de 2015 relatives aux mariages mixtes en France.

« En 2015, 236 300 mariages ont été célébrés en France, dont 33 800 entre une personne de nationalité française et une personne de nationalité étrangère : 14 % des mariages célébrés en France en 2015 sont donc des mariages mixtes. Dans un cas sur deux, ils ont uni un homme de nationalité étrangère et une femme de nationalité française. Un mariage mixte sur dix est un remariage pour les deux époux.

En 2015, 46 300 mariages célébrés à l’étranger ont été transcrits à l’état civil français. La plupart (91 %) ont uni une personne de nationalité française et une personne étrangère. Ainsi, quel que soit le lieu de célébration, 27 % des mariages ayant concerné au moins une personne de nationalité française en 2015 sont des mariages mixtes.« 

Retrouvez les détails de cette enquête et les graphiques sur leur site de l’INSEE

Fév 152017
 

Les nouvelles frontières de l’amour

Dans un contexte de repli, les unions franco-étrangères suscitent la méfiance d’une partie des autorités qui peinent à unir des couples pour certains et délivrer des visas pour d’autres afin qu’ils puissent vivre ensemble. Le mouvement Les Amoureux au ban public, et particulièrement son antenne à Strasbourg, défend « la liberté d’aimer ».

par Fabienne Delaunoy

Dernier né des collectifs des Amoureux au ban public en France, celui de Strasbourg organisait hier une soirée militante et festive lors de l’opération «Strasbourg mon amour». La manifestation avait pour but de sensibiliser le grand public à une situation administrative souvent compliquée pour les couples franco-étrangers. Parce que l’amour n’a pas de frontière et que les couples franco-étrangers sont des couples comme les autres, l’idée était aussi de fêter la Saint-Valentin d’une manière conviviale avec un concert, la lecture de lettres d’amour, un quizz…

Lire la suite de l’article et découvrir les premières photos de la soirée sur le site du journal

 

Fév 142017
 

14, février 2017,

Chères amies, chers amis,

En 2017, les Amoureux au ban public célèbrent 10 ans d’existence et d’actions !

Qu’est-ce qui a changé pour les couples binationaux depuis 2007 ?

Pas grand-chose, et la situation est parfois même pire en France, en Europe et dans le monde !

Le dernier gouvernement n’est absolument pas revenu sur les politiques migratoires menées par ses prédécesseurs,  il a même travaillé dans une continuité déconcertante. Les pratiques administratives sont par ailleurs toujours aussi disparates, créant de plus en plus d’inégalités.

Si bien que les revendications des Amoureux au ban public sont quasiment inchangées ! En 2007, les couples se battaient en espérant mieux, aujourd’hui les Amoureux au ban public se battent pour éviter le pire…

Pendant dix ans, nous avons multiplié les actions de mobilisation, les alertes, les batailles juridiques aux côtés des couples, les créations en tout genre pour que nos voix soient entendues haut et fort, les événement festifs et militants dont nous avons le secrets.

Des victoires, nous en avons célébré ! Avec soulagement, avec fougue… et nous redoublerons d’énergie pour que les 10 années à venir offrent à chacun.e la liberté d’aimer la personne de son choix et le respect de sa vie de famille quelles que soient les différences de nationalité, d’âge, de sexe ou de religion.

Dans les prochains mois nous reviendrons sur les moments forts de ces dernières années, et surtout nous vous inviterons à poursuivre le combat avec nous !

Chaleureusement,

Les Amoureux au ban public.

 

Fév 142017
 

Article à retrouver sur le site de FranceInfo

Mariée dans les Vosges, à Neufchâteau, le 27 février 2016  à un ressortissant tunisien, Sandrine Farnocchia, conseillère municipale de la ville, ne peut revoir son époux, privé d’entrée sur le territoire.

Par Thierry Pernin

L’amour, dit-on, ne connaît pas de frontières, mais parfois il complique les choses. Un couple franco-tunisien, séparé par la Méditerranée et par un refus de visa, en témoigne. Lundi 13 février 2017, Sandrine Farnocchia, de Neufchâteau, attend désespérément que son mari puisse revenir en France.

La rencontre
Pendant l’été 2014, Sandrine Farnocchia fait la connaissance de Mahdi Bennour, 34 ans, alors qu’elle est en vacances dans le Sud de la France.
Une véritable idylle naît entre la conseillère en formation au Greta et son amour de vacances, arrivé sur le territoire français deux ans plus tôt avec un contrat de travail jeune travailleur.
Après les vacances, comme Mahdi n’a pas régler sa situation à temps, la police lui signifie de quitter le territoire.

Le mariage
Depuis, Sandrine et Mahdi ont tenté de régulariser cette situation puis, en toute connaissance de cause, le 27 février 2016, Simon Leclerc, maire de Neufchâteau, a même consenti à les unir en mairie.
Trois semaines plus tard, le 16 mars, Mahdi est retourné en Tunisie pour ne pas se retrouver en centre de rétention.

L’attente
Aujourd’hui, malgré les attestations de voisinage et les interventions des élus, le consulat français, à Tunis, bloque le dossier. Il considère que c’est un mariage blanc et refuse le retour de Mahdi.

Fév 012017
 

Le décret de Trump sur l’immigration empêche un Américain de revoir son épouse iranienne

«Dans cinq, six ou dix ans, nous aurons des histoires amusantes à raconter à nos enfants», veut croire Roozbeh, dont le mariage avec Zhinous est repoussé.

Amoureux et mariés, ils prévoyaient de s’installer ensemble aux États-Unis dans les jours à venir. Mais la décision du nouveau président de suspendre temporairement les visas des ressortissants de sept pays, dont l’Iran, est venue renverser tous ces plans.

Roozbeh Aliabadi, 32 ans, est associé dans une société de conseil aux États-Unis. En 2015, lors d’une fête organisée à Téhéran, en Iran, il fait la rencontre de Zhinous, une architecte de 31 ans. Le coup de foudre est immédiat, et le mariage est célébré en juin dernier. Aussitôt après son retour à Pittsburgh, où il est installé avec sa famille, le jeune Irano-américain entreprend les démarches administratives pour que son épouse le rejoigne. Les rêves sont nombreux: fêter enfin le mariage, s’installer ensemble, s’inscrire en thèse pour lui et trouver un emploi pour elle.

Le 17 janvier, dans les derniers jours du mandat de Barack Obama, la nouvelle tombe: la demande de résidence permanente aux États-Unis est acceptée pour Zhinous. Pour le couple, c’est le début d’une autre histoire.
Mais quelques jours plus tard seulement, coup de théâtre. Le nouveau président Donald Trump décide de suspendre temporairement les visas pour les ressortissants de sept pays. Dont l’Iran.

Dévastés, Roozbeh et Zhinous prennent d’abord la décision d’arrêter les préparatifs de la fête.

Lire la suite de l’article sur le site du Figaro