Déc 112014
Les couples franco-étrangers ne sont pas les seuls à subir les multiples obstacles de l’administration. Ailleurs en Europe, les politiques migratoires visent aussi les familles binationales. Nous relayons aujourd’hui le témoignage de Gloria, belge et amoureuse :
« Elyes et moi nous sommes rencontrés en mai 2012 alors que j’étais en vacances en Tunisie avec mon fils. Cela n’a pas été du tout un coup de foudre, ça c’est fait avec le temps ! Nous nous sommes adressé la parole car le premier soir à l’hôtel mon fils a traversé le hall d’entrée et lui à donner des coups de pied … Je me suis donc précipitée pour le gronder et m’excuser, c’était notre premier contact. Les jours qui ont suivi mon fils n’a fait que le suivre partout. Je le mettais au mini-club et dès qu’en je revenais on me disait qu’il se promenait avec Elyes. A la moitié du séjour, nous mangions ensemble les midis, et tous les soirs mon fils montait sur scène avec lui. Alors le dernier jour sur place le petit a fait une photo avec lui et j’ai proposé de lui donner mon facebook pour que nous gardions le contact.
En fait, Elyes a perdu mon facebook et jusqu’en octobre 2012 on n’avait aucun contact mais en octobre quelqu’un qui était en vacances là-bas en même temps que nous nous a identifié sur une photo ainsi qu’Elyes et donc on s’est « retrouvé ».
A ce moment-là j’étais en pleine procédure de divorce et lui était en couple mais ça battait de l’aile. En fait, dès qu’on s’est retrouvé en octobre on ne s’est plus quitté. On adorait parler ensemble, on se parlait tous les jours sans exception, de nos petits soucis, de mon fils, du boulot bref de tout.
En décembre, je devais partir en Egypte pour une formation et mon avion faisait escale à Tunis à l’aller comme au retour. Cela a été l’occasion de se revoir avec Elyes, pour un thé à l’aller et pour un repas du soir et une ballade au retour. Et là ben ça commençait à être plus que de l’amitié, les regards échangés en disaient longs.
Mais c’est seulement en mai 2013 quand je suis retournée en vacances que nous avons échangés notre premier baiser. En juin, j’y suis retournée de nouveau et j’ai fais plus ample connaissance avec sa famille.
Et j’ai enchaîné les voyages comme ça.
En mai 2014 nous nous connaissions depuis deux ans et donc nous avons décidé d’essayer d’obtenir le visa de cohabitation*. Nous répondions à toutes les conditions demandées: revenus, deux ans qu’on se connaissait, logement suffisant, preuves de nos conversations facebook, skype et notes de téléphone… Passons les insultes, les menaces et même le fait que notre dossier ait été jeté par la fenêtre à l’ambassade de Belgique.
En juillet la décision est tombée : refus de visa. Les motifs invoqués étaient les suivants : les billets d’avion sont uniquement au nom de Madame, il n’y a pas de date sur les photos.
Je n’en revenais pas ! Et les associations qui s’étaient occupé de notre dossier non plus, pour eux c’était le dossier parfait par excellence, rien ne manquait. Les associations nous ont déconseillé de faire appel à cause des délais trop longs pour l’obtention d’une réponse.
Nous avons donc attendu, réfléchi et en septembre nous avons décidé de nous marier. Pour cela nous devons obtenir le Certificat de non empêchement au mariage. Nous avons donc pris rendez-vous à l’ambassade. Nous avons eu rendez-vous fin octobre. La première chose que l’ambassade nous a dit c’est qu’elle ne délivrait pas ce certificat mais que c’était le Procureur du roi de ma ville qui déciderait si oui ou non il me le délivrerait. Cet argument est faux bien sûr puisque seuls les dossiers suspects doivent être transmis au Procureur et que l’ambassade m’a fait signer le document transmettant notre dossier avant même de commencer notre entretien.
Aujourd’hui nous attendons une réponse, le dossier a mis un mois pour arriver de l’ambassade à la Belgique mais nous avons enfin un numéro de dossier. Nous sommes censé avoir une réponse pour fin janvier au plus tard sauf si nous recevons un courrier du Procureur nous disant qu’il prolonge le délai. Il a le droit de prolonger une fois de deux mois.
On espère donc mais nous savons que même marié le combat ne sera pas gagné car après il faudra faire face à la demande de visa. J’imagine déjà les arguments dénués de sens qu’ils vont trouver pour refuser … »
* attention, les procédures évoquées ici sont celles qui s’appliquent aux Belges qui souhaitent se marier à l’étranger.
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