Ma lettre à Mesdames et Messieurs les Représentants de La France,
Alors j’ai pris avec moi, com-pris par ma chair douloureuse et ma pensée bousculée submergée par l’émotion ; ce qu’était d’être un Etre de peau noire, la « différence » dites vous…
Se marier, un droit en France pour tous, signifié à nouveau par le Conseil d’Etat le 9 juillet 2014.
Mais se marier avec qui ?
Il a la peau noire. Il a suffit de cela pour mener jusqu’au bout un combat, ce qui ne devait pas être un combat ; un combat que vous nous avez déclarés.
Un combat contre les discriminations, les suspicions, les doutes, les enquêtes successives, les abus de pouvoir, les préjugés moraux, les détournements de la loi, les faux arguments….
Moi blanc, lui noir.
« Je suis un noir à peau blanche » chante Salif Keita,
Maintenant, moi je suis un blanc au sang noir par blessures des combats déclarés par les autorités de France ; « ce soir j’ai mal du pays comme un gosse » (Antoine de Saint Exupéry) et j’ai mal de vos pensées néfastes qui tuent tous les élans possibles de notre pays.
Ainsi les représentants et les autorités de la France, malgré ses lois de l’égalité, ne voulurent pas que je me marie avec un noir.
A force de refus, à contourner sans cesse les règles et les lois sous des prétextes inavoués inavouables, vous avez bafoués la loi de notre pays.
Aujourd’hui si nous avons obtenu notre droit, juste celui de la république française, vous me laissez flottant, dans un vide sidérant, sidéral. Sans un mot, sans une attention malgré vos erreurs, sans un doute, car vous pensez toujours avoir vaincu un mal inexorable, celui d’un pays qui n’a plus de colonies.
Aujourd’hui, après plus d’une année d’opposition à vos diktats récurrents contre lesquels il fallu toujours s’armer pour se défendre, argumenter contre vos préjugés jusqu’à l’intime, je flotte dans le délitement de vos obstinations qui devinrent involontairement mes fondations et mes appuis.
Aujourd’hui c’est dans ce vide sur lequel je tente de m’appuyer pour marcher, pas après pas ; à petits pas ; mot après mot ; une terre qui se dérobe.
Tenter de se construire après cette guerre que vous m’avez déclarée.
Et je n’ai pas la tête haute des vainqueurs.
J’ai le corps douloureux de vos rancœurs ; le cœur au chaud de mon bien aimé, si aimant.
Et c’est le silence de la torpeur que vous m’octroyez pour ne rien avouer de vos erreurs injustifiables, juste celles de vivre dans un Monde de couleurs.
Et pendant ce temps, les chiens abandonnés aboient ; il vous suffit de lire les commentaires des articles de presse. C’est dans ce vacarme que vous organisez vous mêmes par votre silence et par vos jugements péremptoires, que les hurlements déchirent et tuent les Hommes entre eux, dans les rues et aux frontières de votre territoire de terreur mutique ou suspicieuse.
Que vous faut-il défendre ?
L’image de votre pouvoir local, national ou de représentation internationale ?
Comment pouvez vous jugez l’in-jugeable ?
Comment pouvez-vous juger l’Amour ?
Aujourd’hui vous vivez à contre vie, empapaoutés dans vos habits de représentation.
Ce temps là n’est plus.
Il est l’imagerie ternie que vous tentez de main-tenir pour un faire valoir qui n’est que la désespérance d’une illusion de pouvoir d’un passé qui se cache.
Aujourd’hui, le soleil de la loi m’éclaire de ses doux rayons en couleurs.
Demain, nos diamants d’annulaires étincelleront pour aveugler l’absurdité opaque de vos murs murant l’horizon arc en ciel de notre avenir et celui des tous les Hommes du monde.
Mic
15 aout 2014
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