Quand il s’agit de refuser un visa à l’époux étranger d’une Française, le ministère de l’intérieur ne recule pas. La preuve avec ce frais et délicieux argument, soutenu le 26 octobre par ses services, devant le tribunal administratif de Nantes : « il n’est pas dans les traditions maghrébines qu’un homme épouse une femme plus âgée, divorcée et dont la capacité à enfanter n’est plus garantie, Mme X ayant subi un cancer en 2004 et un AVC en 2009. » A ces mots, et tandis que sa cliente éclatait en sanglots, Me Morad Zouine a protesté contre des « propos odieux« . Et, le juge ayant demandé au représentant du ministère s’il les maintenait, celui-ci s’est enfoncé : « oui, car une femme malade a moins de chance d’enfanter ! » A l’origine, comme souvent, un soupçon de « fraude » au mariage et l’obligation pour le mari marocain de repartir au pays chercher un visa long séjour. Scrupuleux et obéissant, il s’est exécuté. Résultat, comme toujours : le voila bloqué là bas depuis février. Seule consolation, l’argumentaire ministériel n’a pas convaincu le juge, qui a suspendu le refus de visa, donnant un mois ministère pour le réexaminer. Pourvu que la pauvre femme n’ait pas un examen médical à passer entretemps !
Nov 122012
Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.